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"Surréalisme au féminin", l'exposition au Musée Montmartre qui éclaire et interroge.
On sait combien Montmartre fut un espace de créativité pour le mouvement surréaliste : André Breton y installe en 1922 son atelier, au 10, rue Tholozé, le Studio 28 – première salle de cinéma d’art et d’essai du monde, accueille en avant-première en 1930 la projection de L’Âge d’or de Luis Buñuel et Salvador Dalí, immédiatement suivi d’un scandale puis censuré, et ce jusqu’en 1981, sans oublier Pierre Reverdy, directeur de la revue d’avant-garde Nord-Sud qui publie dès 1917 les premiers textes d’Aragon, de Breton, de Soupault et de Tzara habitait ici même au musée Montmartre.
La colline surréaliste devient le lieu de rendez-vous des membres du groupe et voit éclore « ce qui ne fut ni système, ni école, ni mouvement d’art ou de littérature, mais pure pratique d’existence ». Pour certaines femmes artistes qui rallient le mouvement surréaliste, Montmartre est un passage obligé, la toile de fond de leur quotidien et de leur imaginaire.
L’exposition met en lumière 50 artistes considérées avant tout comme des poètes et écrivaines. Ces femmes investissent le surréalisme pour sa liberté et ses révoltes. A travers leurs œuvres elles démontrent le mouvement surréaliste comme une constellation. Un surréalisme transnationale qui s’est formé aussi en dehors de France. On y découvre des femmes artistes mésestimées par les musées et le marché de l’art des pôles Anglais, Belges, et même Scandinave.
Leurs pratiques le plus souvent interdisciplinaires – picturales, photographiques, sculpturales, cinématographiques, littéraires – traduisent leur volonté de s’affranchir des genres artistiques conventionnels, des normes sexuelles et des frontières géographiques.
Un travail à quatre mains parfaitement réussi pour ces deux commissaires d’expo : Alix Agret et Dominique Païni
« Indissociable de l’histoire du surréalisme, Montmartre est un quartier que les surréalistes arpentent, habitent et rêvent.
On a trouvé que pour le 1er acte en France concernant les femmes qui ont traversé le mouvement surréalistes, le Musée Montmartre était le site idéal pour accueillir cet événement.
Le Musée est certes plus petit en taille que la biennale de Venise mais l’ambition de cette exposition n’en est pas moins grande. » Dominique Païni
« Les œuvres exposées révèlent ô combien les artistes femmes se sont emparées de ce mouvement pour exprimer leur désir d’indépendance et leur révolte à l’égard des humiliations qui les atteignaient.
Si elles étaient encore vivantes, beaucoup d’entre elles auraient pourtant sans doute repousser l’invitation d’y figurer, refusant d’être réduites à leur identité féminine.
Nous assumons néanmoins ce parti pris pour les faire découvrir et les imposer comme des créatrices à part entière. » Alix Agret
Huit espaces thématiques sont proposés pour se laisser emporter dans ce voyage surréaliste
Constellations surréalistes
Le surréalisme, la vie véritable
Dans la nature
Féminités plurielles
Chimères
Constructions
Nuit intérieure
Au-delà de la figuration ?
Quelques citations de ces femmes artistes, et surtout poètes.
Meret Oppenheim
« La liberté n’est donnée à personne, il faut la prendre. »
Leonora Carrington
« Je n’ai pas eu le temps d’être la muse de qui que ce soit… J’étais trop occupée à me rebeller contre ma famille et à apprendre à être une artiste. »
Eileen Agar
« Cette attention soudaine m’a surprise. Un jour on me considérait comme une artiste qui explorait des combinaisons très personnelles de formes et de contenu et le lendemain on m’informait calmement que j’étais surréaliste ! »
Musée de Montmartre Jardins Renoir
12, rue Cortot – 75018 Paris
Jours et horaires d’ouverture
Le musée est ouvert tous les jours de 10h à 19h
La librairie-boutique est ouverte aux horaires du musée, y compris le dimanche et les jours fériés.
Accès Lamarck-Caulaincourt (ligne 12) Station Anvers (ligne 2)
Tarifs Plein tarif : 15 € 18-25 ans : 10 € 10-17 ans : 8 € Gratuit pour les – de 10 ans Personnes à mobilité réduite : 10
Laurence Trinquet