Valérie Lesort ou la poésie du grotesque.
Avec sa signature visuelle immédiatement reconnaissable, Valérie Lesort transforme ce cabaret en une galerie de figures déformées à mi-chemin entre le cauchemar burlesque et la bande-dessinée grinçante.
Masques prothétiques, costumes outrés, gestuelles millimétrées : tout concourt à faire émerger une poésie absurde, presque beckettienne, qui fait rire autant qu’elle dérange. Les changements de tableaux sont rythmés, presque chorégraphiés et la mise en scène réussit ce tour de force : créer de la beauté à partir de l’abject et de la légèreté dans la noirceur.
Une troupe virtuose, entre rire et vertige.
Sur scène, Hugo Bardin, Charly Voodoo, David Migeot et Céline Milliat-Baumgartner (ou Valérie Lesort elle-même selon les soirs) se livrent avec une audace réjouissante à l’univers cruel de Levin. Chacun excelle dans la caricature expressive tout en maintenant une justesse émotionnelle qui nous serre le cœur sous le rire.
Mention spéciale à la façon dont les comédiens assument le grotesque de leurs personnages sans jamais les juger et au jeu de bascule constant entre cabotinage, sincérité et désespoir maquillé.
Une performance d’équilibristes, drôlement humaine à ne pas manquer.