Evasion à Angoulême, entre trésors cachés, art et nature vivante.

Evasion à Angoulême, entre trésors cachés, art et nature vivante.

Le Trésor de la Cathédrale Saint-Pierre – Trois salles pour un voyage entre foi et lumière.

Vous ne pouvez pas manquer la visite de la Cathédrale Saint-Pierre d’Angoulême, chef-d’œuvre de l’art roman saintongeais. Elle vous offre une plongée extraordinaire dans son trésor réinventé par Jean-Michel OthonielLe plasticien y déploie un parcours en trois actes, un crescendo lumineux où le bleu  s’intensifie à chaque salle jusqu’à  parvenir à l’éblouissement. 

Trois salles, trois émotions.

La Salle du Lapidaire…

Elle se situe au rez-de-chaussée et accueille les fragments romans réunis au XIXᵉ siècle par Paul Abadie*. Ici, le décor reste volontairement sobre : la lumière bleue affleure timidement à la manière d’une respiration spirituelle.

* Paul Abadie, architecte du XIXᵉ siècle né à Paris mais profondément attaché à la Charente, fut le restaurateur de la Cathédrale Saint-Pierre d’Angoulême. On lui doit aussi la restauration de plusieurs églises romanes du Sud-Ouest… et la conception du célèbre Sacré-Cœur de Montmartre.

Une Vierge de douleurs (Mater Dolorosa) retrouvée dans les jardins du diocèse y est exposée en majesté sur un socle de perles de verre de Murano réalisé par la Maison Salviati. L’œuvre est mise en lumière devant un rideau brodé de sequins d’or crée par l’atelier Bégonia d’Or de Rochefort — clin d’œil au manteau de la Vierge et à la lumière du ciel charentais.

La Salle de l’Engagement…

En montant à l’étage on entre dans cette nouvelle salle. Elle raconte les gestes liturgiques et le dévouement des hommes d’Église. Des objets sacrés – calices, ciboires, croix et reliquaires – dialoguent dans une mise en scène épurée où les perles noires en verre soufflé de Murano évoquent un chapelet contemporain. Le bleu s’y fait plus présent, plus dense, comme si la lumière elle-même s’en dégageait.

La Salle du Merveilleux…

Véritable apothéose visuelle.
Les vitraux bleus signés Ateliers Loire (Chartres) inondent l’espace d’une clarté vibrante. Les papiers peints dorés et gaufrés de l’Atelier Offard. 

Eclairé par la lumière bleue des vitraux, le sol se fait miroir de l’espace. Il est composé de pavés de pierre claire mêlés à des modules de verre et de métal dont les reflets prolongent la vibration des perles de Murano décorant les vitrines.

Au centre de cet espace, une Vierge à l’Enfant entourée de reliquaires et d’ostensoirs illumine la pièce. C’est une apothéose, un voyage intérieur où l’art devient prière. On quitte le lieu apaisé, ébloui par cette œuvre totale où la foi devient lumière.

Les Halles d’Angoulême – Le goût de la convivialité.

Changement d’ambiance sous la grande Halle métallique du XIXᵉ siècle, véritable cœur gourmand de la ville. Entre les étals de fromages, de charcuteries fines et de produits du terroir, on retrouve le goût simple du partage.

Le Carré des Halles propose une cuisine sans chichi, mais sincère : œufs mayonnaise légèrement pimentés, poisson sur purée de champignons et tarte fine aux pommes. Un déjeuner convivial où l’on goûte surtout l’esprit chaleureux d’Angoulême.

Le Sentier Métropolitain – Marcher dans l’histoire vivante d’un territoire.

Le Sentier Métropolitain relie patrimoine, paysage et création contemporaine à travers 150 kilomètres de parcours jalonnés d’œuvres et de témoignages.

Conçu avec la participation de 250 artistes, ce projet européen mêle art, écologie et mémoire industrielle. On longe d’anciennes usines de feutre, moulins à eau et friches devenues poétiques où la nature a repris ses droits.
Une promenade entre passé et présent, contemplation et création.

Église Saint-Cybard de Magnac-sur-Touvre – L’âme romane.

À Magnac-sur-Touvre, l’église Saint-Cybard veille au bord de la rivière.
Petite, robuste, baignée de lumière, elle incarne la beauté simple de l’art roman. Les voûtes en berceau, les murs de pierre claire et les vitraux pastel composent un lieu de paix.

Téléchargez l’application

“Églises romanes GrandAngoulême” 

Le patrimoine à portée de clic…

L’application “Églises romanes GrandAngoulême” invite petits et grands à redécouvrir le patrimoine sacré autrement. Conçue par le Pays d’Art et d’Histoire GrandAngoulême, cette appli gratuite et immersive relie plus de quarante-deux églises romanes réparties sur tout le territoire.

Grâce à une technologie de réalité augmentée, à des vues aériennes par drone et à la numérisation 3D, elle ouvre les portes d’un patrimoine souvent méconnu ou difficile d’accès.

Chaque église devient une expérience : on peut explorer les chapiteaux sculptés, zoomer sur les détails d’un tympan, admirer les fresques invisibles à l’œil nu ou encore écouter les histoires des lieux contées par des voix locales.

L’interface intuitive et élégante permet de créer son propre itinéraire, de recevoir des notifications selon sa position géographique et même de vivre des visites enrichies sur place, tablette ou smartphone à la main.

C’est une manière à la fois moderne et sensible de conjuguer tourisme, culture et numérique en donnant à voir la beauté silencieuse de ces monuments autrement.

Un projet exemplaire qui prouve qu’ici, à Angoulême, le patrimoine n’est pas figé : il se partage, s’explore et se vit.

Les Fantômes de GrandAngoulême.

Et soudain, le passé s’anime !

Le projet « Les Fantômes de GrandAngoulême » imaginé par le collectif PAON associe chaque commune à un personnage illustré, visible en réalité augmentée via l’application Pan !

Ici, à Magnac-sur-Touvre, c’est « Le Couronné » de Rémy Nardoux ( illustrateur et graphiste angoumoisin ) – un cygne blanc couronné d’or – qui veille sur la rivière. Un clin d’œil à François Ier, fasciné par ces sources énigmatiques, qui venait chasser le cygne sur la Touvre.

Une idée ludique pour découvrir tous ces fantômes. 

La Touvre – Rivière énigmatique et poétique.

Le miroir paisible d’une nature vivante.

Difficile de ne pas tomber sous le charme de la Touvre, cette rivière insaisissable née de quatre sources mystérieuses — la Dormeuse, la Lèche, le Bouillant et la Font de Lussac. 

Deuxième résurgence de France après la Fontaine de Vaucluse, elle fascine par sa constance : 12 °C toute l’année, jamais de crue, jamais d’assèchement. C’est une rivière à part nourrie par les entrailles karstiques du sol charentais.

Longtemps elle fit vivre tout un territoire. Sa force motrice faisait tourner les moulins, les forges et les ateliers de feutre qui ont façonné l’histoire industrielle d’Angoulême. Aujourd’hui, ce sont les canoéistes, les pêcheurs de truites sauvages et les promeneurs qui profitent de sa sérénité.

Un poète de la Renaissance la décrivait ainsi : « Et sur son eau, de jour et de nuit, se mire le ciel infini. »

Le long de ses berges, les cigognes, les hérons cendrés et les cygnes blancs dessinent un paysage d’une paix rare. Les reflets du ciel s’y fondent dans les herbes aquatiques et le murmure de la rivière raconte mieux que quiconque l’alliance parfaite entre l’homme et la nature.

Usine Élévatoire – L’élégance d’une friche industrielle.

Dernière halte : l’Usine Élévatoire de Gond-Pontouvre, bijou d’architecture industrielle du XIXᵉ siècle. Son fronton sculpté et ses grandes baies rappellent l’âge d’or de l’énergie hydraulique lorsque la rivière faisait tourner les turbines pour alimenter la ville.

Désormais le silence y règne, la nature reprend ses droits et le lieu conserve une beauté brute, presque mélancolique. Un fragment de mémoire qui raconte l’alliance toujours fragile entre progrès et paysage.

Les Murs Peints – Angoulême, capitale de la BD.

De retour dans le centre-ville, impossible de manquer les Murs Peints : véritables fresques monumentales dédiées au 9ᵉ Art.
Corto Maltese, Gaston Lagaffe, Titeuf ou encore Valérian ornent les façades, rappelant que la ville est un musée à ciel ouvert.
Chaque mur devient une page géante, hommage à la créativité et à la liberté de ton qui font d’Angoulême la capitale de l’image illustrée.

Angoulême, entre festivals et émotions.

Angoulême se vit toute l’année : le Festival International de la Bande Dessinée, le Festival du Film Francophone, Piano en Valois, ou encore les Rendez-vous de la Bande Son célèbrent toutes les formes de création.

Mais au-delà des festivals, c’est une ville de sensations, de lumière et de patrimoine vivant. Une journée ne suffit pas à la saisir. Angoulême se parcourt, s’écoute et se contemple — une ville d’Art et d’Eau, à la fois ancrée dans l’Histoire et tournée vers l’avenir.

La consommation d’alcool est interdite aux moins de 18 ans. L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. – A consommer avec modération.

Laurence Trinquet 10/09/2025